Paroles de gestionnaire : Pierre Escorsac

 

"On s’est installés à Lalanne-Arqué de façon permanente à la retraite, dans la maison attenante à l’ancienne ferme familiale. La mare fait partie de l’environnement proche de la maison. Elle fait partie du patrimoine et du paysage, elle est ouverte au regard de tous.

                                                                                                                                                                                                                                          

La mare, je l’ai toujours vue ici, elle servait à abreuver le bétail puisque mon père était éleveur. Elle a toujours été active, c’est une mare qui retient bien l’eau, je ne l’ai jamais vue à sec. Cela laisse en plus des souvenirs, elle a fait partie de mon enfance. J’avais peut être moins conscience de ses différents rôles mais quand même, il y a des souvenirs qui s’y rattachent indéniablement. Elle occupe une place affective. Je me souviens par exemple lorsqu’il y avait de fortes gelées l’hiver la surface de la mare gelait, il y avait des fois une bonne épaisseur de glace et le matin très tôt mon père la cassait avec une masse avant de faire boire les vaches. Il n’y avait pas d’installation d’abreuvement automatique à l’époque. Dans les villages il y avait des mares communales.  Je me rappelle aussi des frayeurs la fois où j’étais à cru sur le dos de la jument de la ferme et qu’elle est allée se désaltérer, j’ai dû me cramponner à son cou de peur de finir dans l’eau…

Au niveau de la biodiversité, c’est un lieu de vie naturel foisonnant d’insectes. Il n’y a pas de poisson mais  un peu de tout : des grenouilles, un héron, des libellules, des poules d’eau, certaines nichent même ! C’est un lieu de vie intéressant à observer. Je vois nos petits-enfants adorent aller voir les grenouilles, ils adorent la nature et très souvent ils demandent à Papy « Allez vient Papy, vient nous montrer les grenouilles ». On regarde tout ça, on voit des libellules, c’est un plaisir. On ne pêche pas, il n’y a pas de raison, il n’y pas de poisson, ce n’est pas très recommandé, certains troublent l’eau et d’autres mangent beaucoup de larves et d’insectes. Une mare est vraiment un exemple de biodiversité, c’est un objet d’étude en soi. Le problème c’est de maîtriser l’environnement proche, en particulier la gestion de la végétation des berges. Il faut qu’il y en ait pour tenir les berges mais il ne faut pas que ce soit envahissant. L’entretien régulier ne doit pas être fait n’importe comment non plus, couper mais ne pas désherber chimiquement ce n’est pas bon pour l’eau là aussi ça demande un peu de maitrise pour ne pas faire n’importe quoi

 Cette année, sur les conseils de M. Sancerry, conseillé à l’ADASEA, nous avons fait nettoyer les berges et clôturer les abords de la mare pour les enfants. . L’entretien et le suivi en général sont une petite contrainte mais à côté de ce que cela apporte c’est rien. Ce n’est pas ça qui peut nous empêcher de continuer. 
La mare n’a pas nécessité de travaux, on ne l’a pas fait curer car il y a toujours de l’eau, le besoin ne se fait pas ressentir. En plus ce n’est forcément une bonne chose de la curer, d’enlever toute la vase, il y a tout un écosystème fragile auquel il faut faire attention. A partir du moment où elle est bien maitrisée, pour le moment on n’a pas ressenti la nécessité de la vider.

L’ADASEA, je la connaissais professionnellement,  j’étais journaliste agri à la Dépêche, j’ai tenu la rubrique pendant longtemps. En tant qu’élu, Maire de Lalanne-Arqué de 1977 à 2008 j’avais également des contacts avec l’association. Je savais ce que faisait l’association cela m’intéressait puis un  jour, Thanh-Chi Nguyen est venu faire la tournée des zones humides de la zone. On a discuté, elle m’a expliqué les nouveaux rôles de la structure, ses missions, et notamment comment fonctionnait la Cellule d’Assistance Technique Aux Zones Humides. A l’issu de notre discussion j’ai adhéré en tant que gestionnaire de milieux humides, ça c’est fait comme ça naturellement. Je suis, plus récemment, devenu élu en tant que gestionnaire au Conseil d’Administration de l’association. Je trouve que techniquement l’ADASEA m’apporte des informations pertinentes pour gérer ce milieu auquel nous tenons ma femme et moi même si ce n’est pas grand-chose. J’en suis ravi. Les missions m’intéressent d’autant plus qu’il faut bien le dire, peu de gens s’intéresse à l’utilité de ces éléments du patrimoine.

Moi j’estime qu’un puit, une mare, un point d’eau c’est important, il ne faut pas le négliger, le laisser, il y a une époque où on comblait toutes les mares, je crois que c’était une erreur, elles ne gênent personne, au contraire !
Avant, je n’étais pas particulièrement attentif à cela, aux rôles des zones humides mais grâce à l’ADASEA c’est intéressant de voir quels rôles elles ont dans l’environnement, dans le biotope, dans l’écosystème. L’association vient d’intégrer la Fédération de Pêche et  la Fédération de Chasse dans son conseil d’administration, on voit un peu comment les pièces du puzzle s’assemblent sur le département. Un travail pointu et intéressant est fait, cela ouvre les yeux sur les choses que l’on ne voit pas dans la pratique quotidienne."

 

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