Les Zones Humides du Gers : des écosystèmes riches et diversifiés
Le Gers, avec son réseau hydrographique dense composé de multiples sources et de ruisseaux plus ou moins intermittents, associés à de nombreux points d’eau, présente un ensemble de zones humides diversifiées, de faible superficie et disséminées dans le territoire.
Les différents types de Zones Humides
Les mares
Définitions:
Ce sont de petites pièces d’eau créées par l’Homme. Elles mesurent en général moins de 10 ares pour une profondeur d’un à deux mètres. Au début du siècle dernier, le Gers était parsemé de mares : on en extrayait la marne pour construire les maisons et on s’en servait comme ressource en eau au quotidien. Depuis l’arrivée de l’eau courante, les mares ont souvent été délaissées, et disparaissent peu à peu de nos paysages.
Usages d’hier… :
- Réserve d’eau
- Lavoir
- Abreuvement du bétail
- Mare de basse-cour
- Vivier à poissons
À aujourd’hui… :
- Abreuvement du bétail
- Lutte contre les incendies
- Arrosage du jardin et du potager
- Agrément, ornement
- Pêche à la ligne
- Éducation à l’environnement
Menaces :
- Le comblement par envasement et développement de la végétation faute d’entretien
- Le comblement par l’homme qui n’en a plus usage
- L’assèchement
- Sur-piétinement du bétail
- La pollution par les déjections animales ou les rejets de leur bassin versant si elles ne sont pas protégées
- Les espèces invasives qui détruisent rapidement l’équilibre de ce petit écosystème
Mare
Lavoir
Abreuvement du bétail
Agrément, ornement
Sur-piétinement du bétail
Les étangs
Définition :
Ce sont de petits plans d’eau, tous créés artificiellement dans le Gers. Dans le Bas-Armagnac où ils constituent un réseau de plus de 1000 étangs, certains datent du Moyen Age. Ils sont généralement de faible superficie avec une moyenne de 1 hectare, pour moins de 2 mètres de profondeur. Les étangs ont été transformés au fil du temps, en lien avec l’évolution des activités humaines
Usages d’hier… :
- Source d’énergie hydraulique en association avec des moulins à farine
- Production de poissons pour l’alimentation
- Abreuvement du bétail
- Production de joncs pour le paillage des chaises
- Culture dans les vases lors d’assèchements cycliques
… À aujourd’hui :
- Irrigation des cultures
- Pisciculture extensive, activité qui tend à se raréfier et davantage destinée au repeuplement des rivières
- Abreuvement du bétail
- Pêche à la ligne, chasse au gibier d’eau
- Agrément
- Tourisme / loisirs
Menaces :
- Envasement lié aux phénomènes d’érosion sur les bassins versants Pollution des eaux avec appauvrissement de la végétation et de la faune aquatique
- Intensification : fertilisation pour la pisciculture ou mise à sec complète lors de l’irrigation
- Dégradations par des espèces invasives (ragondins, écrevisses de Louisiane, jussies…)
- Abandon, comblement et fermeture par boisement
Etang
Moulin à farine
Joncs pour le paillage des chaises
Pisciculture
Jussie
Etang envahi par la jussie
Les prairies humides et inondables
Définition :
On les trouve en bordure des cours d’eau, en fond de vallée ou aux abords des mares et des étangs. Ces prairies sont gorgées d’eau au moins une partie de l’année. L’arrivée d’eau dans la prairie peut avoir différentes origines : débordement des cours d’eau, réception du ruissellement du bassin-versant, remontée de la nappe phréatique. Au début du XXème siècle, les rivières gersoises étaient bordées de prairies associées à un bocage dense. Depuis les années 1950, l’intensification et la spécialisation des cultures en plaine, ont conduit au drainage et à la disparition des prairies et à la régression de l’élevage, au profit des champs cultivés et des peupliers.
- Gestion hydraulique des prairies inondables avec des systèmes de clapets, d’écluses et de fossés
- Alignements de saules et de frênes le long des fossés qui traversent les prairies : arbres menés en têtard pour utiliser les feuilles (fourrage ou litière) et le bois (chauffage ou fagots).
- Pâturage du bétail
- Fauche
…À aujourd’hui :
- Fauche
- Pâturage
Menaces :
- Drainage
- Mise en culture
- Plantation de peupliers
- Intensification des pratiques d’élevage : sur-fertilisation, sur-piétinement, prairies ressemées régulièrement, traitements…
- Enfoncement du lit des cours d’eau et des nappes
- Abandon, enfrichement
Prairie innondée
Système de clapet hyraulique
Alignement de saules
Pâturage
Les boisements humides et les forêts marécageuses : formations arborées d’aulnes et de saules installées dans les fonds de vallée, en queue d’étang ou à proximité des sources et des cours d’eau. La végétation y est composée de lathrées clandestines, populages des marais, laîches pendantes… La salamandre et la grenouille agile affectionnent ces milieux.
Boisement humide
Les ripisylves : ce sont des formations arborées qui bordent les cours d’eau sur une largeur allant jusqu’à 30 mètres. Elles piègent une partie des intrants des eaux de ruissellement; stabilisent les berges, et sont nécessaires au bon fonctionnement des rivières. Ces corridors linéaires associés aux rivières sont des éléments majeurs de la Trame Verte et Bleue.
Les ripisyles
Les landes atlantiques humides se développent sur des sols acides sous un climat doux et humide, comme dans le Bas-Armagnac. Elles se caractérisent par des formations de bruyères et d’ajoncs (autrefois utilisés comme litière pour le bétail), parfois associées à des plantations de pins maritimes. Ce milieu a largement régressé.
Les landes humides
Les zones inondables : zones d’expansion des crues par excellence, elles correspondent au lit majeur d’un cours d’eau.
Les zones innondables
Les zones tourbeuses se caractérisent par l’accumulation de tourbe, couche de matière organique qui ne se dégrade pas du fait de l’engorgement permanent du sol. Une végétation spécifique s’y développe avec notamment des sphaignes associée à des espèces comme la grenouille rousse ou le lézard vivipare… Il n’en reste quasiment plus dans le Gers.
Les zones tourbeuses
Zones de source : résurgence de l’eau à la surface du sol allant de petits suintements (mouillères) jusqu’à des écoulements qui forment un cours d’eau.
Zones de source
Les micro-zones humides temporaires : ornières et dépressions sont des petites zones encaissées sans connexion hydraulique directe avec le cours d’eau. Ce sont des zones de pontes potentielles pour les amphibiens au printemps.
Les micro-zones humides
Les connexions ou linéaires humides : il s’agit de fossés à ciel ouvert, de vestiges de fossés, rigoles, bras morts des rivières…. Ces milieux présentent souvent de nombreuses communautés de plantes (herbiers aquatiques, roselières…) qui jouent un rôle de filtre très important, et sont très utilisés par les espèces animales pour se déplacer.
Les connexions
ou linéaires humides