Historique du projet de valorisation des prairies naturelles inondables
L’ADASEA en tant que Cellule d’Assistance Technique aux Zones Humides du Gers (voir Présentation de la CATZH), accompagne depuis plusieurs années les agriculteurs pour maintenir le réseau de prairies naturelles inondables dans le Gers, notamment le long de la Gimone, de l'Arrats et à l'Isle Jourdain. Différents leviers d’action sont utilisés, que ce soit sur la gestion agronomique, hydraulique, environnementale, foncière ou encore sur la communication. Les corridors de prairies encore présents, maintenus ou reconstitués grâce aux actions menées par l’ADASEA avec les syndicats de rivière, le soutien financier de l’Union Européenne, de l’Agence de l’Eau Adour Garonne et de la région, jouent des rôles essentiels dans l’écrêtage des crues, le soutien d’étiage, la protection de la qualité des eaux, la séquestration du carbone et le maintien de la biodiversité et du paysage (voir Une zone humide à quoi ça sert ?).
Ces espaces s’intègrent aussi dans des systèmes agricoles, qui subissent aujourd'hui de grandes mutations. Dans un contexte où l’élevage herbager diminue, la place des prairies est remise en cause : les surfaces en prairies diminuent et sont fortement menacées. En concertation avec les agriculteurs, il est apparu essentiel de redonner une place économique aux prairies dans les systèmes d’exploitation pour assurer leur pérennité.
Ainsi est né en 2015 le projet de filière foin. Son objectif principal est de préserver les prairies naturelles inondables et leurs services environnementaux par une amélioration des connaissances au service d’une valorisation collective durable. Ce projet s’inscrit dans une démarche de développement durable du territoire. D’une part, il cherche à préserver des espaces naturels précieux. D’autre part, il vise à développer la valeur économique d’une filière agricole peu structurée. Enfin, il se construit sur une multiplication des échanges locaux entre les différents partenaires concernés.
L’action s'est concentrée au début sur trois principaux territoires : la zone humide de la Save à l’Isle-Jourdain et les vallées de la Gimone et de l’Arrats. Ces rivières du système Neste traversant le Gers partagent les mêmes fonctionnements, histoire et problématique de régression de l’élevage rendant la place des prairies naturelles caduque d’un point de vue socio-économique.